SurveillerMonSalarie.com !

Ce nouveau site internet propose aux entreprises d’installer un mouchard sur le poste de leurs salariés, afin de surveiller toute action possible, de l’historique de navigation jusqu’à la moindre touche saisie. Ce manque de confiance pose problème d’une part d’un point de vue éthique, et d’autre part cela serait contre-productif pour l’entreprise.

Ce mouchard (entendez par là « programme s’exécutant de façon invisible sur l’ordinateur dès le démarrage ») est paramétrable et capable d’effectuer différentes actions : enregistrement des touches saisies (keylogger), des clics de souris, enregistrement de l’historique de navigation, des logiciels de messagerie (mails et msn par exemple), captures d’écran toutes les secondes, invisibilité, rapport journalier par mail pour l’employeur, envoi de mail dès qu’un mot-clef interdit est détecté, etc.

Le temps de la confiance et du jugement par rapport aux résultats est révolu, on souhaite désormais espionner et diriger chaque employé comme une machine dont on pourrait optimiser les performances. Cet exploit est réalisable pour 944,84 TTC par poste.

Officiellement, la société invite ses entreprises clientes à faire une déclaration à la CNIL, et à informer les salariés que leur ordinateur est surveillé.

Selon le co-fondateur de SurveillerMonSalarie.com, sa société n’est pas l’auteur mais le revendeur/installateur de ce logiciel développé et déjà commercialisé aux Etats-Unis. Le site serait déclaré à la CNIL, et tout serait légal à condition d’en informer les utilisateurs. Le problème de fond est que le salarié, ou le chercheur d’emploi, n’a pas vraiment d’autre choix que d’accepter.

D’une part, la société s’appuie sur l’étude d’une entreprise qui commerciale des solutions de filtrage, indiquant que les employés de bureau passeraient 86 minutes par jour sur lnternet, à 2/3 pour des activités non-professionnelles et des jeux. Le site estime ainsi que l’entreprise perd « 2 mois de salaire par an et par employé ».

D’autre part, les travaux du docteur Brent Coker du département marketing de l’Université de Melbourne concluent (après une étude sur 300 salariés) que les temps de pause que s’accordent les salariés sur Internet les aident à être mieux concentrés le reste du temps, et donc à être au final plus productifs.

Quel que soit le domaine, l’employeur doit pouvoir encadrer ses employés, afin de s’assurer que le travail soit effectué convenablement, mais ce n’est pas parce que l’espionnage est plus facile au bureau sur un ordinateur qu’il faut en oublier l’éthique et la confiance…

Source: Numerama

Auteur: Spider1163