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  7 décembre 2013       Forum du Pirate
  Actualités       une réponse

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Le Bitcoin


Depuis quelques semaines, la médiatisation autour du bitcoin, cette monnaie virtuelle, ne cesse de croître. Néanmoins, qu’en est-il réellement ? Il semble inévitable de devoir lier l’analyse technique à l’analyse économique. C’est sans doute tout l’intérêt du bitcoin que d’être amené à étudier conjointement ces deux dimensions.

Le bitcoin, bien que médiatisé depuis peu de temps, a été créé en 2009 par Satoshi Nakamoto, pseudo dont l’anonymat n’est à ce jour toujours pas levé (on peut rappeler que le concept de “crypto-monnaie” a été décrit pour la première fois en 1998 par Wei Dai).

Plus qu’une monnaie virtuelle, bitcoin est un protocole de transaction. Bien qu’ayant uniquement une valeur virtuelle, il a aussi une interface avec le monde réel.
Premièrement, le bitcoin est convertible en une devise plus “traditionnelle” telle que le dollar ou l’euro et, deuxièmement, de plus en plus de commerçants s’en servent comme moyen de paiement direct.
En théorie, le bitcoin est moins une valeur spéculative qu’un moyen de payement P2P (peer to peer).

Le bitcoin, dont l’acronyme est BTC, a pour particularité d’être décentralisé. C’est-à-dire qu’aucune institution gouvernementale ou entreprise privée n’a d’emprise sur le réseau. Sur le long terme se pose donc la question de la réglementation du BTC, dans la mesure où cette liberté lui confère aussi une forte volatilité et extrêmement peu de solidité au sens économique. N’oublions pas que le bitcoin est encore tout jeune.

La solidité du bitcoin est assurée par les mathématiques. En effet, les formules inhérentes au système impliquent par exemple une quantité maximale de bitcoins, en l’occurrence 21 millions, atteinte théoriquement en 2033. A l’heure actuelle, le nombre de BTC en circulation est de 12 millions.

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Sur le plan technique, chaque transaction est vérifiée par des “mineurs”. Cette vérification permet qu’aucun bitcoin ne soit dépensé deux fois et qu’il n’y ait pas de fraude. Chaque transaction s’inscrit dans une longue chaîne de caractères qui compose des blocs. Plus le nombre de blocs croît, plus la longueur de la chaîne doit être importante pour en créer un nouveau. A chaque création d’un bloc, un bitcoin est créé et reversé aux mineurs. Le minage constitue en fait le procédé selon lequel un utilisateur met à disposition sa puissance de calcul au profit de la vérification des transactions (hash cryptographique).

Bien qu’il puisse paraître intéressant de se lancer dans le minage de bitcoins, surtout quand il approche les 1000 dollars, il ne faut pas oublier que cela reste une activité nécessitant un grand investissement de départ et des connaissances techniques. En effet, il paraît actuellement dérisoire de miner avec un simple processeur, aussi puissant soit-il. La difficulté de vérification ayant fortement augmenté, il faut passer par d’autre type de matériel afin d’être plus productif en terme de minage. Des cartes graphiques « spécialisés » ont été développé tel que la « butterfly labs » ou encore des circuits électronique reprogrammable appelé FPGA. La solution la plus poussé demeure Les ASIC (Application Specific Integrated Circuit) c’est-à-dire des appareils dédiés au minage.. Par ailleurs, de plus en plus de mineurs s’assemblent en “mining pool” afin d’allier leur puissance de calcul et de répartir les gains a posteriori. A terme, la récompense versée au mineur sera financée par les frais de transactions minimes qui s’appliquent à chaque échange.

Voici un visuel pour mieux comprendre le fonctionnement :

http://www.bitcoin.fr/public/divers/Bit … marche.jpg

Sur le plan de la sécurité, c’est le réseau tout entier qui la garantit. Afin de compromettre la fiabilité du système, un attaquant devrait cumuler l’intégralité des puissances de calcul de tous les utilisateurs. En cela, les mineurs contribuent à la protection du réseau. S’il existe une faille dans le bitcoin, elle se situe au niveau du portefeuille (point abordé ci-après).

D’un point de vue juridique, le bitcoin a souvent été associé à des activités illégales. Il n’en reste pas moins, même s’il n’est reconnu par aucun état, un moyen de transaction légal.
Cette prédisposition à accueillir des activités frauduleuses est due à la possibilité de conserver un niveau de protection de l’anonymat très correct. Concrètement, chaque transaction se fait à l’aide d’échanges d’adresses (suite de caractères aléatoires) qui peuvent être créées à volonté. Ces adresses n’étant associées à aucune identité, l’anonymat est respecté.
Dans la pratique, les bitcoins sont stockés sur un portefeuille local ou virtuel. Le portefeuille représente l’unique trace tangible de stockage des bitcoins.
Pour verser ou recevoir une certaine quantité de bitcoins, il est nécessaire de fournir ou de transmettre son adresse bitcoin. L’avantage de ces adresses réside dans le fait qu’elles sont possiblement à usage unique et qu’il n’existe pas de limites à leur création.

Les portefeuilles de bitcoins, bien qu’encore en version bêta pour la plupart, n’ont rien d’officiel quant à leur lien avec le réseau. N’importe quel développeur peut mettre en place un portefeuille, conformément aux usages du réseau. Seule l’adoption massive des utilisateurs au profit d’un portefeuille ayant une particularité technique peut apporter un changement structurel au fonctionnement du bitcoin. L’un des portefeuilles locaux les plus connus demeure Bitcoin-Qt (encore en version bêta) pour son lien direct avec le site officiel bitcoin.org. D’autres portefeuilles existent, comme MultiBit ou Bitcoin Wallet (android), chacun ayant leur spécificité, telle que la légèreté ou encore une optimisation pour le minage.

Plusieurs niveaux de sécurité sont à mettre en place afin de garantir l’intégrité d’un portefeuille.
Tout d’abord, la sauvegarde du contenu. En effet, le portefeuille représentant l’unique élément dans lequel les bitcoins sont stockés, sa disparition engendrerait automatiquement une perte et une immobilisation définitives de l’intégralité des bitcoins qu’il contenait, et ce de manière irréversible.
Il est donc impératif de sauvegarder son portefeuille, de préférence sur un support externe tel qu’une clé USB. Le processus de sauvegarde peut se faire directement à partir du portefeuille.

Ensuite, la sécurité d’un portefeuille est garantie par plusieurs mécanismes, tel que le chiffrage. Chiffrer son porte-monnaie permet de protéger le contenu de ce dernier d’une manipulation externe. Bien évidemment, la seule barrière est le mot de passe, ce qui implique qu’il soit choisi consciencieusement, conformément aux politiques de sécurité habituelles, c’est-à-dire favoriser un pass-phrase, les caractères spéciaux, varier les majuscules et minuscules, etc.
D’autres procédés peuvent être mis en place afin de mettre à l’abri un portefeuille. Par exemple, un ordinateur connecté au réseau se charge de l’envoi et de la gestion des ordres tandis qu’un autre ordinateur, sain et non connecté, s’occupe exclusivement de les signer. Bien sûr, d’autres schémas sont possibles.

Outre les portefeuilles locaux, les portefeuilles virtuels sont aussi une solution, dont l’usage est toutefois à modérer. Dans la mesure où vos bitcoins sont stockés sur un serveur distant, la sécurité de votre porte-monnaie dépend donc de ce dernier. Au vu des derniers événements concernant le piratage de certains comptes ou bases de données, il paraît risqué d’accorder sa confiance à des tiers, qui sont souvent des entreprises naissantes (au moins pour le moment).
Mais ce sont aussi des portefeuilles virtuels qui sont créés de manière conjointe à l’ouverture d’un compte sur une bourse d’échanges.

Les bourses d’échanges, comme leur nom l’indique, désignent un site internet sur lequel il est possible d’effectuer des transactions, c’est-à-dire d’acheter et de vendre ces bitcoins, principalement à des fins spéculatives, dans la mesure où le bitcoin n’est plus considéré comme moyen de transaction mais comme valeur économique. Les bourses d’échanges les plus connues son Mt-gox, qui fait office de référence, mais aussi bitcoin.de ou encore bitcoin-central. Suite à une vérification de l’identité, il est possible d’acheter des bitcoins puis de les revendre. Même si le fonctionnement peut varier en fonction des bourses, le principe reste le même : des ordres d’achat ou de vente sont réalisés, proposant un seuil maximum ou minimum par rapport au prix du bitcoin. Si deux ordres se correspondent, la transaction est effectuée. Des frais de transaction peuvent s’appliquer.

S’il vous vient à l’idée de vouloir spéculer sur le bitcoin, n’oubliez pas qu’il reste une monnaie jeune et extrêmement volatile. D’un point de vue économique, la valeur du bitcoin est fixée par la loi de l’offre et de la demande. En termes d’ordre de grandeur, environ 80 000 transactions sont réalisées tous les jours, la capitalisation boursière en dollar avoisine les 14 milliards, pour environ 12 millions de bitcoins en circulation.

La simple analyse du graphique suivant permet d’appréhender la volatilité du bitcoin : 13 dollars en septembre 2012, pour atteindre 214 dollars le 9 avril puis perdre plus de la moitié de sa valeur en quelques jours. Actuellement, le cours du bitcoin s’approche de 1200 dollars, bien qu’à l’instant où j’écris ces lignes, le bitcoin semble connaître une légère décrue, perdant 10% de sa valeur en quelques heures.

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C’est donc une nouvelle ère de la monnaie qui est en train de s’amorcer. Le bitcoin met en valeur la possibilité d’une monnaie décentralisée, sans tiers de confiance, où la seule sécurité est apportée par les mathématiques. Quels que soient leurs noms ou leurs formes, les monnaies virtuelles représentent un grand changement, peut-être plus symbolique que réel, mais sur lequel il faut néanmoins garder un œil. Sur le long terme, les limites de bitcoin, telle qu’une masse monétaire restreinte, ou une réglementation de la part des institutions, seront peut-être responsables de sa chute. Toutefois, le principe passionnant de cette monnaie virtuelle mérite qu’on s’y attarde, sans oublier que d’autres monnaies prendront peut-être le relais.

Pour ceux qui seraient intéressé par plus de détails concernant le bitcoin :

- bitcoin.fr (et la traduction du texte de nakamoto )
-La FAQ bitcoin : http://bitcoin.org/fr/faq
-Le wiki français : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bitcoin
- http://www.bitcoins.com

Mais aussi:

- Graphiques et stats : https://blockchain.info/
- Une formation en anglais : https://www.udemy.com/bitcoin-or-how-i- … ve-crypto/

Auteur: Mayeul Gardas.