Hadopi : premiers bilans (Estimations)
Alors que des chiffres fusent ici ou là concernant le nombre de mails envoyés par l’Hadopi aux internautes pris en flagrant délit de partage, le secrétaire général de l’Hadopi, Eric Walter, apporte des précisions.
En effet, bien loin des estimations de C.Albanel, ex-ministre de la Culture et de la Communication, qui tablait sur 10 000 mails par jour, le quotidien La Tribune révélait il y a peu que ce chiffre ne dépasserait même pas les 2000 !
Toujours d’après les sources du quotidien, « divers problèmes opérationnels » ou de difficiles « échanges d’informations avec les FAI » seraient à l’origine de ces chiffres revus à la baisse.
Selon d’autres sources citées par PC Inpact, il n’y aurait qu’une centaine de mails par jour depuis octobre qui auraient été adressés aux internautes pris en flagrant délit de téléchargement illégal. Sachant cependant qu’il ne s’agit que d’un début : Hadopi espère en effet monter d’un cran et accélérer la cadence en annonçant les chiffres de 1000 voire 2000 mails quotidiens.
Chiffres dérisoires comparés à ceux demandés par la seule industrie du disque, qui réclamait le relevé quotidien de 50 000 adresses IPs et la surveillance de 10 000 titres !
Dernièrement, selon Numérama, et contre toute attente, Eric Walter assure que 100 000 demandes de vérification d’adresses IP ont été adressées aux FAI en deux mois. Mais refuse de communiquer le chiffre exact correspondant aux mails d’avertissement envoyés.
« Nous ne sommes pas là pour faire du chiffre », précise la Commission de protection des droits (CPD), le bras armé de l’Hadopi.
Cependant, d’après une source anonyme citée par PCInpact, le nombre de mails envoyés jusqu’à présent avoisinerait les 20-25 000. « Il n’y aurait eu que quelques dizaines de mails envoyés chaque jour par chaque FAI jusqu’à début décembre. »
Alors que l’industrie du disque réclamait le relevé de 50 000 adresses IPs par jour, Jean-Claude Larue, délégué général du Syndicat des Éditeurs de Logiciels de loisirs expliquait, de son côté, « que la surveillance des adresses IPs allait coûter cher, de l’ordre de 420 000 euros par an » pour seulement 25 000 adresses IPs par jour !
De plus, les problèmes techniques et juridiques liés à la traque des « pirates » du Web ne sont pas réellement résolus, ainsi que les moyens de sécurisation des connexions Internet.
Preuve d’échec de cette loi liberticide, difficulté de mise en œuvre des outils de répression, volonté de brouiller les esprits ?
Quoi qu’il en soit, la bataille des chiffres a commencé, elle est relayée par de nombreux et divers médias, mais face au mutisme de la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la protection des Droits sur Internet (Hadopi), le débat est loin d’être clos…
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