Hadopi 3 : la suite ?
« Le Streaming, c’est du vol ». Tels sont les propos tenus par Nicolas Sarkozy, lors du sommet culturel sur la création à l’ère numérique, qui s’est déroulé en Avignon.
Il est vrai que les ayants droit ont besoin d’être rassurés par la ligne de conduite du Président, de plus en plus de voix s’élevant pour critiquer la loi Hadopi et le manque de résultats probants suite à la publication de son bilan 2010.
C’est une façon aussi de répondre aux élus de gauche, qui, lors des Primaires du Parti Socialiste, s’étaient tous très longuement exprimés sur le sujet. Avec plus ou moins de justesse.
Quoi qu’il en soit, à Avignon, N.Sarkozy reprend le thème à son profit, en dressant un rapide bilan et proposant surtout de nouvelles pistes. De quoi réjouir les lobbies de l’industrie numérique en France ! Et surtout à quelques mois de l’élection présidentielle.
C’est ainsi qu’il s’est félicité des résultats de la Hadopi, loi décriée par tous à travers le Web, mais qu’il juge efficace : une baisse de 35% du P2P grâce à la riposte graduée. Même si rien ne permet de prouver le lien de cause à effet, il est de bon ton de rassurer en temps de crise ! Conscient cependant de l’évolution des technologies et des moyens de piratage, il se dit prêt à envisager une troisième mouture de la loi Hadopi, afin de l’adapter à ces nouvelles évolutions.
Montré du doigt : le Streaming, qu’il qualifie de vol, purement et simplement ! L’annonce était dans l’air, la Hadopi et TMG se disaient prêts depuis quelques mois déjà à étendre leur champ d’action.
Autre annonce : la création d’un Centre National de la Musique avec un budget de 145 millions d’euros, qui serait financé en partie par les FAI. Son but : venir en aide à la filière musicale, dont F.Mitterrand, ministre de la Culture, avait dressé un état des lieux des plus inquiétants : « 4000 emplois détruits en 10 ans, chiffre d’affaires diminué de 60% ».
N’est-il pas plus évident de dire que l’industrie du disque a raté sa mutation à l’ère du tout-Internet ? Les habitudes de consommation des internautes ont changé et suivi l’évolution du numérique. Et ni la Hadopi ni le peu de succès rencontré par la Carte Musique Jeune n’ont pu enrayer cette mutation. Les ventes de musique en ligne explosent, alors que le marché du CD s’effondre. Pour soutenir la création, il serait judicieux d’adapter l’offre à la demande, et de repenser le modèle économique des supports physiques.
De plus, mettre les FAI à contribution serait mal perçu par les internautes, surtout si l’effort financier est directement répercuté sur leur abonnement ! Pourrait-on alors parler de licence globale ?
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