Bookys : Du nouveau pour les eBooks !
Nouveau venu sur la Toile, Bookys propose exclusivement des eBooks, tout formats confondus. Il va certainement ravir les amateurs du genre, et pour cause : ses prédécesseurs sont presque tous offline !
Comme si ce type de site ne réussissait pas à rivaliser avec les boards généralistes, qui offrent beaucoup de contenu, certes, mais dont le manque criant d’organisation de leur section peut en rebuter plus d’un, la recherche y étant fastidieuse !
Fluidité, navigation optimisée, recherche améliorée, contenu en augmentation constante, une section requête, un forum, pas de publicités agressives ni de demandes de dons insistantes, des nouvelles fonctionnalités à venir… Bookys marque incontestablement des points auprès de ses utilisateurs. A n’en pas douter, un tracker très prometteur.
Interview croisée de ses deux administrateurs : Pymous et Uti.
Vous êtes les administrateurs de Bookys, site proposant des liens .torrent dédiés aux eBooks. Tout d’abord, merci de vous présenter aux lecteurs du Journal du Pirate.
Pymous : Bonjour ! Je suis donc Pymous, une vingtaine d’années dans les chaussettes. Je suis effectivement l’un des SysOp de Bookys, avec Uti, mon copain de pas toujours ! Je m’occupe notamment de développer le tracker, pendant qu’Uti s’occupe de sa modération.
Uti : Coucou, moi c’est Uti, l’amoureux de Pymous. Accessoirement, administrateur à ses côtés. Il code, je pense. On est amis depuis plusieurs années, camarades Staff sur d’autres sites, notamment sur TorrentInvite, là où nous avons fait connaissance. Ça marche bien entre nous.
Pourquoi un site d’eBooks et, surtout, sous cette forme ?
Pymous : Concernant le thème du site, c’est tout simplement un mélange de “manque” et d’envie. Les sites d’eBooks existent depuis longtemps, mais le choix est souvent pauvre, ou il vous faut plusieurs sites pour espérer trouver ce que vous cherchez, et ce n’est pas toujours possible.
Pour le fait d’avoir choisi un tracker, c’est tout simplement parce que c’est notre forme de partage préférée. Elle implique un minimum d’échanges de chaque partie, que ça soit de l’uploader, qui prend la peine de justement faire un up, ou du seeder, qui permet de faire vivre le torrent sur la durée. Pour moi, c’est le protocole qui exprime le plus la notion de “partage” que j’ai en tête. Bookys n’est pas encore suffisamment grand pour supprimer le besoin de chercher sur d’autres sites, mais le partage est présent, et c’est tout ce qu’il nous faut pour bien démarrer. Et on espère sincèrement que le reste suivra ! Grâce à vous, et à toutes les personnes qui nous apportent un petit peu de leur temps.
Uti : On va dire que l’on donne dans le bittorrent depuis quelques années déjà, et que nous n’avons jamais été déçus de par le protocole, et de par les diverses communautés dont nous faisons partie. On s’y sent bien. Dans mon cas, j’ai toujours eu beaucoup de mal à me faire au DDL, et n’ai jamais goûté aux newsgroups.
Vous ne craignez pas les actions des ayants droit à votre encontre ? Comment pouvez-vous réagir dans ce cas-là ?
Pymous : C’est dans un coin de notre tête… C’est évident, et je pense que c’est le cas pour toutes les personnes qui ouvrent un site de ce genre, que ça soit pour des eBooks, de la musique ou des films, en DDL ou en tracker. Mais, dans notre cas, des actions à notre encontre ne devraient pas se faire sentir avant un petit moment. Bookys, en tant que tracker, est récent et peu commun (est-ce que vous pouvez citer d’autres trackers FR d’eBooks ? Il n’y a pas foule !). Si nous devions nous inquiéter réellement, ce n’est pas maintenant, je pense que notre jeunesse nous offre une sécurité relative pour quelque temps encore. Il y a plus gros que nous à manger dans la mer…
Quant à notre réaction, elle dépendra des actions. Bookys ne sera probablement pas éternel, même si nous espérons sincèrement qu’il tiendra le plus longtemps possible. Un jour, il s’arrêtera, soit parce qu’il y aura mieux ailleurs, soit à cause d’actions contre nous, mais avec un peu de chance, on aura donné l’envie à d’autres de créer leur propre tracker d’ici là, et de continuer à partager notre plaisir du livre !
Uti : La question s’est posée vaguement. Je crois que nous pourrons y réfléchir le moment venu, en effet. Aux dernières nouvelles, les ayants droit réclamant leur dû en matière de livres/eBooks ne sont pas monnaie courante. On ne cherche pas, en créant Bookys, à enfreindre la loi ou à faire une guerre contre je ne sais quelle institution, mais seulement faire un acte de partage au sein d’un groupe ayant le même intérêt, celui de la lecture.
Beaucoup de sites réservés au partage d’eBooks ont vu le jour ces dernières années sur la Toile, peu sont toujours actifs aujourd’hui. Comment l’expliquez-vous ?
Pymous : La plupart étaient des teams de DDL et, comme la plupart des équipes de DDL, elles créent leur propre contenu, en scannant les livres souvent. C’est énormément de travail, un travail que tout le monde n’est pas disposé à réaliser, et ce n’est pas une tâche facile à fournir sur le long terme ! La durée de vie des sites varie en fonction des disponibilités de leurs auteurs, rien de plus, et nous espérons que Bookys puisse pallier à ça en proposant un cadre pour les personnes qui voudraient partager leurs travaux.
Je tiens d’ailleurs à faire une rapide petite parenthèse sur un sujet spécifique concernant les travaux de nos futurs uploaders : nous ne sommes pas là pour jouer les bandits et partager du contenu publié à tout prix. Si vous êtes un auteur privé et que vous écrivez pour votre plaisir, vos écrits sont les bienvenus. Nous partageons des écrits, de la culture, et vos travaux en font partie. En séparant le travail, ceux qui voudront partager un livre pourront le faire une fois, ou à répétition, c’est leur choix. La survie de Bookys dépendra de ses membres, mais ne pourra pas mourir si des personnes spécifiques décident d’arrêter de partager. C’est aussi l’un des intérêts de créer un tracker !
Uti : L’idéal pour qu’un site comme Bookys fonctionne est que sa démarche soit la même que nombre d’autres groupes, comme les teams ddl. Si nous regroupons nos efforts, Bookys se verra alors être une excellente communauté. Nous proposons une plate-forme et notre investissement personnel à tous ceux qui souhaitent voir naître une communauté eBooks fr, et bien entendu y prendre activement part.
Le marché de l’eBook ne représenterait que 1% des ventes en France, pourtant il se vend de plus en plus de liseuses et tablettes.
Pymous : C’est justement parce que les ventes augmentent que Bookys peut se faire une place parmi les sites de partage. Notre tracker n’aurait jamais eu d’intérêt il y a quelques années ; ce sont les liseuses/tablettes qui ouvrent l’eBook au plus grand monde. Lire un livre sur un ordinateur est extrêmement fastidieux, et mis à part le manuel perdu de mon aspirateur, je ne suis jamais allé lire un vrai livre sur Internet ! Personnellement, mon Kindle m’a permis de pallier à ça. C’est tellement plus agréable.
Le SNE (Syndicat national de l’édition) vient d’indiquer qu’il ne souhaitait plus que la HADOPI surveille les échanges illégaux d’eBooks sur la Toile, pour le moment. Votre opinion ?
Pymous : Ca ne fait que nous rassurer pour notre avenir et nous conforte dans nos idées. Pour notre avenir dans le sens ou ça nous protège d’une des lois les plus dangereuses pour les gens dans notre position concernant le partage sur Internet. Mais aussi dans nos idées pour la simple et bonne raison que le SNE a lui-même ressenti l’absence de “danger” pour les eBooks sur Internet.
Uti : Ce retrait de la part du SNE est encourageant pour les internautes, et on ne peut qu’espérer la même chose d’autres ayants droit. Je comprends parfaitement leur démarche, mais un flicage n’est pas selon moi la meilleure des choses à faire dans pareille situation. C’est très navrant que la France et son gouvernement aient choisi cette voie. Peut-être que le réveil vis-à-vis du gagne-pain qui leur passait sous le nez fut trop brutal et que c’est la seule réponse qu’ils aient pu envisager ? Allez savoir. Personnellement, j’espère vraiment voir un terme mis à ces bêtises hadopiennes.
Quelles sont les particularités de votre Tk ?
Pymous : On a essayé de créer quelque chose de simple et clair. Voyons quelques exemples : la plupart des trackers affichent la liste de leurs torrents (ou d’une recherche) sous forme de tableau, avec le nom du torrent, les peers, un petit bouton pour télécharger le torrent. De notre coté, on a essayé d’alléger tout ça, en affichant notamment l’auteur, l’éditeur, le titre complet du livre, un court synopsis et la couverture. Ou encore l’ajout assisté de livre. Si vous disposez de l’ISBN du livre, vous aurez la possibilité de remplir toutes les informations du livre automatiquement en utilisant des sites comme Amazon ou BD-Theque, synopsis et couverture compris. Ou tout simplement une façon de nommer nos fichiers plus simple pour les yeux. Le partage devrait être simple, et on aime se laisser croire qu’on fait notre maximum pour ça !
Uti : N’oublions pas le zozio ! Ça c’est rare.
Des évolutions/changements à venir ?
Pymous : Encore plus de simplicité et d’ergonomie. C’est dans les cartons ! Avec notamment l’ajout d’une couche supplémentaire sur l’upload de torrents pour classer automatiquement votre upload sur nos étagères. Mais aussi des fonctions plus sociales, comme “Vos coups de cœur”, et vous pourrez partager des livres sur Bookys directement sur votre profil !
Avez-vous (ou pensez-vous à l’avenir avoir) des contacts avec des Teams de releases d’eBooks ?
Pymous : Nous avons essayé. Mais il faut dire qu’au moment où on a commencé, Bookys n’était pas vraiment avancé, et ce n’est pas allé plus loin que le “Bonjour ! Ça semble sympa !”. Donc, pour le moment, rien côté Teams ! Mais si un membre de Team passe par là et qu’un échange vous intéresse, n’hésitez surtout pas à nous contacter ! On en sera honoré.
Uti : Ca serait l’idéal, que Bookys devienne un repère pour les ebooks fr.
Quelles sont vos principales sources ?
Pymous : Nos membres ! Pour le moment, c’est d’ailleurs la seule source que nous avons. Et on remercie énormément ceux qui prennent le temps, chaque jour, de partager un petit peu de leur culture.
Uti : Nous avons discuté à droite à gauche, et ça reste envisageable d’accéder à une source d’eBooks très stable et sur le long terme, en plus de nos membres. C’est en partie ce que nous disions à la question précédente.
Le « streaming » pour les eBooks (comme Wobook) pourrait-il être une alternative ou un complément aux sites de partage ?
Pymous : Une alternative ? Non. Un complément ? Oui ! Pour l’eBook, il faut que l’offre se développe, qu’elle soit légale ou non.
Je vous laisse le mot de la fin.
Pymous : C’est gentil ça . Un GRAND merci de la part de notre communauté au JdP et à ses lecteurs pour nous avoir accordé un peu de leur temps ! Si l’idée vous en dit, n’hésitez pas à venir nous faire un coucou sur notre IRC, ou à partager vos livres. On en sera ravis !
Uti : On vous aime.
eKlipZ et le Journal du Pirate tiennent à remercier Pymous et Uti pour leur participation à cette interview.
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