BitTorrent, vital pour l’innovation
Luttant chaque jour pour leurs survies, les sites de partage comme Mininova, isoHunt ou The Pirate Bay sont cependant vitaux pour l’innovation et sa promotion. Explication par Michael Carrier, professeur de droit à la Rutgers Law School, à Camden.
- article traduit par mes soins, pardonnez les erreurs de traduction si il y a -
BitTorrent : Attaqué par les majors, Condamné par la Justice, mais vital pour l’innovation.
The Pirate Bay et les autres sites de partages type P2P sont en permanence dans une posture défensive. Les détendeurs de copyrights les attaquent et les trainent en justice continuellement. Les cours de Justice documentent avec allégresse leur rôle majeur dans la violation de droit d’auteur. Mais les majors de l’industrie du multimédia et les cours de Justice ignorent le rôle vital du P2P dans l’innovation et sa promotion. J’aimertais changer cela.
Dans mon livre, Innovation for the 21st Century: Harnessing the Power of Intellectual Property and Antitrust Law ( L’Innovation dans le 21eme siècle : l’exploitation du pouvoir de la propriété intellectuelle et de la loi AntiTrust ), j’examine 1) pourquoi les détendeurs de droits d’auteur n’ont de cesse de rejeter les nouvelles technologies, 2) pourquoi la Justice s’évertue à haïr le P2P, et 3) pourquoi nous devons déplorer ces attitudes.
Tout d’abord, je décris la longue histoire des détendeurs de droit d’auteur réagissant violemment aux nouvelles technologies qui menacent leurs business. John Philip Sousa déplore le déploiement du piano mécanique ( Piano qui joue seul via un système interne, NDR) qui aurait conduit à une « nette détérioration de la musique américaine ». Jack Valenti avertissant le marché des films sous copyright seraint « décimé, ratatiné, et effondrerais » avec la VHS (cassette vidéo quoi). Et l’industrie du disque, se plaignant d’une baisse des vente de CD, a attaqué en justice nombre de sites et services de type P2P.
En craignant le potentiel énorme des nouveaux « business models », les détendeurs de droits montrent un exemple classique de leaders de marchés ne réussissant pas à apprécier l’innovation « perturbatrice ». Il y a une dizaine d’année, l’industrie du disque répondit à Napster, qui s’efforçait d’être « le canal de distribution en ligne pour les majors », non pas en trouvant un accord qui aurait fait évoluer de façon transparente l’industrie (du disque) dans l’ère numérique, mais en l’attaquant en justice. Et alors que les majors ont gagné cette bataille juridique en obtenant la fermeture de Napster, ils commencèrent à perdre la guerre, vu que les utilisateurs de Napster mirgèrent vers les réseaux P2P.
Cependant, les détendeurs de droits d’auteur ne sont pas les seuls à ne pouvoir apprécier les nouvelles technologies. La Justice également. Pourquoi ? A cause d’une asymétrie dans l’innovation. La Justice sous-estime les bénéfices des nouvelles technologies et maximise les pertes actuelles des majors. Les majors apportent en effet sur un plateau d’argent les preuves de leurs pertes financières dues aux violations de copyrights.
A l’opposé, les usages ne violant pas les copyrights sont moins tangibles. Il est ardu de mettre un chiffre sur les bénéfices de l’amélioration de la communication et des interactions. Et quand une nouvelle technologie voie le jour, nul ne sait quels seront les usages bénéfiques qui pourront en résulter. Je propose de nombreux exemples de ceci dans mon livre (en en choisissant deux, le téléphone de Graham Bell qui pensait l’utiliser pour diffuser les informations journalières, ou encore le phonographe de Thomas Edison, dont il voyait pour son invention la tâche d’ »enregistrer les dernières volontés des mourants »). Cette asymétrie, associés aux couteuses procédures judiciaires (qui immobilisent les start-up dans une toile de tests et de procès bien trop couteux pour eux), explique pourquoi la Justice n’apprécient pas suffisamment le P2P.
Et cette manque de reconnaissance menace l’innovation. Comme les lecteurs de ce site en sont bien conscient, le BitTorrent et les autres protocoles P2P offrent des formes révolutionnaires d’interaction et de distribution. En « cassant » les gros fichiers en petits morceaux, le protocole BitTorrent accélère les transferts, permettant ainsi la distribution de nombreux travaux comme les films amateurs, indépendants, les émissions TV, les jeux vidéos, les vidéos scolaires, les logiciels ou encore les images haute résolution. Et quelques uns des nombreux sujets discutés sur ce site qui ont utilisé le BitTorrent comme 1) Asus, qui offre ses mise à jour gratuite et rapidement via le BT, 2) la diffusion d’un film en Haute-Def de Norvège, et 3) FrostWire offrant un service qui met en avant les nouveaux talents.
L’échec de la Justice à apprécier la P2P et le BitTorrent menacent d’étouffer le développement de nouveaux modèles économiques qui essaient de libérer les utilisateurs du joug des méthodes de distribution habituelles. Les artistes indépendants trouverait bien plus difficile de se libérer du système des majors si il manque un système simple, rapide et global pour distribuer leur travail. Les cinéastes amateurs ne pourraient plus toucher un large publique à moins d’être diffusé dans les FNAC/Virgin.
Évidemment, on ne peut voir actuellement que la partie émergée de l’iceberg de l’innovation engendrée par le P2P. Pour prendre deux exemple, dans mon livre, j’explore les potentiels bénéfices du P2P à fournir une alternatives à Google et au cloud computing.
En bref, la tendance (caractérisée par les évènements comme l’affaire The Pirate Bay, l’ordre de la Malaisie de fermer LeechersLair, les dommages et intérêts exorbitants, et les divers « ripostes graduées » qui émergent) est de réprimer toutes technologies pouvant potentiellement contribuer à la violation de copyright. Mais en serrant l’étau autour de ces technologies, la Justice et les majors menacent d’asphyxier l’innovation lié au P2P.
Article original : TorrentFreak
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