« Le peuple iranien a l’admiration des Anonymous et du monde entier » déclare le groupe sur son site. « Nous pouvons voir que l’Iran souffre encore aux mains des détenteurs du pouvoir. Votre ancien gouvernement a repris le contrôle et tente de réduire le peuple au silence. Vos droits vous appartiennent. »

Comme souvent, le collectif a utilisé massivement le logiciel LOIC permettant de s’en prendre aux sites Web de certaines sociétés, technique déjà bien rodée contre Sony et d’autres sociétés comme Paypal et Visa, voir même contre certains gouvernements. En effet les Anonymous sont très actifs ces derniers temps ; et des pays comme l’Egypte, le Yémen ou encore la Tunisie en ont déjà fais les frais.

Les questions nucléaires mises à part, l’Iran a acquis une mauvaise réputation en ce qui concerne la censure du public dans son propre pays. Ces problèmes de censure ont atteint de nouveaux sommets, l’an dernier, lors des manifestations des élections, où le gouvernement est allé jusqu’à couper l’accès Internet à ses citoyens.

Pour les titulaires de droits d’auteur dans le monde entier, le gouvernement iranien constitue une menace importante. Le droit d’auteur dans ce pays a en effet été mis en place pour protéger toutes les œuvres produites par les Iraniens, mais pas celles de créateurs d’autres pays.

Depuis 2001, l’Iran a été un membre de l’OMPI, et a adhéré à plusieurs traités concernant la propriété intellectuelle. Toutefois, le gouvernement iranien n’a jamais signé le Traité de l’OMPI et d’autres accords internationaux sur le copyright, qui rendraient la copie de produits étrangers illégale.

Cela signifie que les Iraniens peuvent partager des films, de la musique et des applications autant qu’ils le souhaitent, tant que l’auteur n’est pas un Iranien. En fait, même les organismes gouvernementaux contribuent activement à la distribution de ces œuvres auprès du grand public, notamment l’IROST (Iranian Research Organization for Science and Technology, l’organisation de recherche iranienne pour la science et la technologie).

Via des serveurs FTP, les citoyens iraniens ont accès gratuitement à une large gamme de logiciels, y compris plusieurs versions de Microsoft Office (97 à 2010) et de Photoshop d’Adobe (5.5 à CS3). Toutes les versions pirates des fichiers sont livrées complètes avec des cracks et keygens, et peuvent se télécharger gratuitement.

Pour rendre la recherche de nouveaux fichiers warez encore plus pratique, ceux-ci sont soigneusement classés dans des dossiers. Ceux qui recherchent un logiciel de retouche d’image peuvent par exemple regarder dans le dossier « Graphics » qui comprend Adobe Illustrator, Photoshop, Premiere et des dizaines d’autres titres.

Les web-designers iront voir dans le dossier « Web Design », et le dossier « Multimédia » intéressera ceux qui cherchent à lire, graver ou convertir des fichiers vidéo et audio. TorrentFreak recommande personnellement le dossier « Screensaver », qui comprend de belles chutes d’eau et des animations aquarium.

Encore une fois, ces téléchargements sont parfaitement légaux en Iran. Heureusement, ce pays est plein de gens brillants et de jeunes désireux d’apprendre, mais qui n’ont pas toujours les moyens de payer pour un logiciel. Pour certains d’entre eux, le logiciel gratuit est un chemin vers une vie meilleure pour eux et leurs familles.

Qu’Adobe, Microsoft et autres détenteurs de copyright soient d’accord avec cette liberté de téléchargement est une autre question…